jeudi 23 juin 2011

Brasseur d’idées diamantées

Saviez-vous que vos cheveux peuvent devenir diamant? J’ai interviewé Éric Brideau, distributeur des diamants Augenstern au Canada, pour en savoir davantage.

De l’hôtellerie aux pierres précieuses
Diplômé en gestion hôtelière, le brasseur d’idées Éric Brideau fonde Gestion immobilière Gescorp, en 1994, entreprise administrant immeubles à revenus et commerciaux.

Gouverneur depuis 2010 de la Jeune Chambre de commerce de Québec, sénateur de la Jeune Chambre internationale, cet homme d’affaires représente la province lors de congrès internationaux. C’est dans ce contexte, à New Delhi, qu’il rencontre le propriétaire d’Augenstern, une société suisse produisant des diamants à partir du carbone des cheveux. 

Éric Brideau présentant le
diamant de charité de Miss Russie.
« Très intrigué, j’ai étudié à fond l’industrie diamantaire pendant des semaines! », indique monsieur Brideau. L’année suivante, en 2009, convaincu de la valeur de ce produit, il devient le distributeur officiel des diamants Augenstern au Canada. Il acquiert également les droits pour les États-Unis.


Comment naît un diamant?
Un diamant, c’est du carbone soumis à des températures et à des pressions considérables, notamment lors d’éruptions volcaniques. Molécule par molécule, le carbone devient alors graphite, puis diamant.

Les diamants extraits des mines ont été produits il y a des millions d’années, en quelques secondes seulement. Mais Mère Nature en fabrique encore dans les cheminées des volcans actifs. Impossible cependant de les cueillir dans de tels fourneaux!

Comme les cheveux humains contiennent beaucoup de carbone, on peut leur faire subir la même métamorphose en laboratoire… en quelques semaines seulement.

Dans une machine ultrasophistiquée, on soumet le carbone extrait chimiquement des tifs à une température d’environ 1 500 o C et à 60 000 bars de pression. Dix grammes de cheveux - une pleine poignée – suffisent pour obtenir un diamant brut. La pierre est finalement taillée selon la coupe et le poids (carat) désirés. 


                                                            Souvenir unique
Zoom sur un diamant bleu.
Des amoureux peuvent ainsi combiner leurs crinières pour une bague de fiançailles ou des enfants offrir à leurs parents une pierre réunissant des mèches des petits-enfants. Les possibilités sont nombreuses. « Comme on ne trouve ni poussières, ni sable, ni résidus avec le carbone utilisé, nos diamants sont tous garantis de qualité VS ou plus », souligne Éric.


Très impliquée socialement, Augenstern soutient des organismes à but non lucratif, s’associant à des célébrités qui donnent quelques mèches pour la création d’un diamant. La pierre obtenue est vendue à l’encan et 100 % des profits financent une cause choisie par la personnalité.

Des gens comme Michael Schumacher et Miss Russie ont généreusement participé. En 2012, une vedette québécoise offrira elle aussi sa tignasse. On garde le mystère sur son identité, mais les paris sont lancés!

L’entreprise participe également à des événements de financement - par exemple pour Héma-Québec et le YMCA de Québec - lors desquels un participant gagne un diamant fabriqué à partir de ses propres tifs, un prix d’une valeur de 5 000 $.


Pierres éthiques
À l’heure de la responsabilisation environnementale, Augenstern fait figure de pionnière. Monsieur Brideau souligne : « L’impact de nos pierres est le plus minime de toute l’industrie diamantaire. Rien à voir avec l’extraction minière ».

Il note qu’exploiter des mines signifie déboisement, utilisation de millions de litres d’eau, dépenses énergétiques considérables. Et c’est sans compter le lourd tribut humain associé aux diamants de sang, en Afrique.

Les pierres produites en laboratoire monopolisent bien moins de ressources. De plus, l’entreprise utilise des énergies renouvelables pour alimenter son laboratoire situé en Suisse : éoliennes et hydroélectricité.


Saviez-vous que?     
  • 60 000 bars de pression, voilà ce qu’exercerait le Stade olympique posé sur un crayon!
  •  Selon les éléments ou les gaz présents dans la chambre de maturation, les pierres obtenues en laboratoire seront vertes, rouges, jaunes ou bleues. 
  • Les diamants rouges sont parmi les plus rares en nature.
  •  « Augenstern » est un mot allemand qui signifie « l’étoile de mes yeux ».

 Merci à monsieur Brideau.

jeudi 16 juin 2011

Brasseuse d’idées pour réseauter

À 60 ans, elle parle quatre langues et projette de bâtir une coopérative d’habitation intergénérationnelle. Portrait d’une femme qui a la fibre « réseau ».

Détentrice d’un MBA et bachelière en traduction, Sylvie Roy travaille comme traductrice et experte en terminologie, avant de joindre l’équipe de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Elle y fonde et dirige l’école d’été en langues; crée le programme d’étude pour étudiants étrangers; rédige deux ouvrages sur l’informatique… et bien plus. 

Sylvie Roy, entremetteuse de talents
(Crédit de photo : Ginette Laforest,
Laforest & Sabourin Photographie)


Retraitée, elle est maintenant consultante pour la Fondation de l’UQAM. Mijotant maints projets en parallèle, elle souligne avec conviction : « Les idées se multiplient avec l’âge! » À preuve…

Rapprocher les gens
En 2010, cette femme d’affaires lance l’entreprise Les Salons de Sylvie Roy, invitant des gens de tous horizons à se rassembler sous des thèmes variés, notamment manger bio et local, jazz manouche, conseils financiers et regard sur le futur. L’initiative crée des liens, stimule les discussions, favorise les échanges. Des salons à thème de pays sont à venir cet été, une belle façon de combiner le réseautage à la passion des découvertes qui habite madame Roy.

Voyager autrement
Partie travailler dans un hôtel de Banff à 19 ans, Sylvie y attrape la piqûre des voyages, une incurable passion qu’elle partage avec son conjoint. Pour eux, pas de compromis : une odyssée par année minimum. En 2000, ces globe-trotteurs ouvrent même l’agence indépendante Boutique Aventure Voyages, sur le Plateau Mont-Royal.

Outre l’organisation de périples personnalisés à l’étranger, ils souhaitent également  présenter le Québec typique aux touristes étrangers. Au menu : Fairmount Bagel, La Binerie Mont-Royal, cabane à sucre… Maintenant le cap sur le réseautage, ils mettront également en contact les voyageurs avec des gens d’ici qui partagent des intérêts communs. « Il faut sortir des sentiers battus », lance celle qui prêche par l’exemple.

Des projets, encore et encore
En septembre prochain, Sylvie s’envolera pour Paris, afin de participer aux Jeudis clandestins et de rencontrer des Français avides de connaître le Québec des Québécois. Elle rencontrera d’autres gens ciblés à Barcelone, et ces Français et ces Espagnols seront éventuellement invités à participer aux Salons de Sylvie Roy. Un beau maillage en perspective pour l’entremetteuse de talents.

Au cours des prochaines années, la femme d’affaires compte fonder une coopérative d’habitation intergénérationnelle. Situé à Montréal, le bâtiment logera des gens de tous âges qui partageront vélos, voitures et toits verts, surveillant les enfants de l’un et jardinant pour l’autre. Entraide, sens de la communauté et solutions écoresponsables pimentent ce projet.

La brasseuse d’idées rêve aussi de travailler un jour bénévolement chez un ami hôtelier, à Mexico, histoire de perfectionner son espagnol pendant quelques mois.

Avec tout ça, Sylvie trouve le temps de cultiver des fines herbes, d’entretenir un potager et plusieurs jardins fleuris, tout en  respirant l’air de la campagne, chaque week-end. Pas de doute, elle mord à pleines dents dans la vie!

Merci à Sylvie Roy.