lundi 27 février 2012

Brasseurs d’idées chevelues

Rêvez-vous de changer de vie? Grâce à un coup de foudre pour une drôle de bête, Martin Fournelle a fait le saut!

Mélanie, Martin et Guillaume,
jeune brasseur d'idées en formation.
En 2010, le couple Martin Fournelle et Mélanie Hébert inaugurent Alpagas Brise des champs, une ferme d’élevage d’alpagas. Tout un changement de vie pour ces néo-agriculteurs! Ils ont trouvé la ferme, acheté les animaux, appris sur le métier et, dans le cas de monsieur, enfilé à plein temps l’habit de fermier.

Installée à Mirabel, en campagne près de la ville, l’entreprise compte déjà 20 bêtes. Martin souligne : « Avec sa grange de 80 ans et son majestueux saule, notre ferme a un cachet unique qui charme les visiteurs. »


Alpaga, vous dites?
Peu connue au Québec, cette espèce cousine du lama et du chameau est prisée pour la qualité et la douceur de ses cheveux (eh oui, c’est le bon terme). Chaque individu en produit d’ailleurs environ 1,8 kg par tonte, assez pour confectionner quelque 18 tuques.

Quelques alpagas de la ferme.
Craintif mais curieux et velu à souhait, l’alpaga résiste aux froids du Pérou, son lieu d’origine. Il est bien adapté aux hivers québécois. « Ces animaux à la constitution de fer nécessitent peu de soins. On leur consacre environ cinq heures par semaine », mentionne monsieur Fournelle.


Des cheveux aux vêtements
Une fois par année, vers le mois de mai, nos brasseurs d’idées tondent leurs bêtes. Elles ont ainsi tout le temps de se refaire une chaude toison avant l’hiver.

Avec la fibre d’alpaga, on fabrique quantité d’articles : chandails, bas, pantoufles, couvertes… et plus encore! Les tuques et foulards vendus à la boutique de la ferme et à Biosphère* sont confectionnés à partir des tontes du troupeau. On importe les autres produits, car les fabriquer ici augmenterait leur coût de 30 à 40 %.

On déniche une variété de produits à la boutique.

Hypoallergène, le cheveu d’alpaga est plus résistant, sept fois plus chaud et quatre fois plus doux que la laine de mouton.


À long terme
Dès l’été prochain, les entrepreneurs adopteront oies et poules pour offrir une expérience de la ferme interactive aux visiteurs. Familles et groupes (écoles, résidences de personnes âgées, etc.) pourront même pique-niquer sur place et profiter de l’air de la campagne
.  
Au menu des années futures : achat et reproduction d’alpagas pour atteindre un troupeau d’environ 50 têtes ainsi que poursuite de l’aménagement du terrain, notamment par la plantation d’arbres fruitiers.

Ajoutons à cela la location de mâles pour la reproduction et la vente de bêtes à d’autres fermiers désirant augmenter leur cheptel. Un des mâles de la ferme s’avère bien prometteur et pourrait devenir un as de la reproduction.


Meilleur des succès au couple de brasseurs d’idées! Merci à Martin Fournelle qui a pris le temps de répondre à mes questions.


Saviez-vous que?
  •  La robe des alpagas se décline en 22 tons, du blanc au noir, en passant par le crème et le caramel;
  • On appelle « blanket » les poils d’alpaga les plus doux, donc de meilleure qualité;
  • Le temps de gestation de cet animal est d’environ 345 jours.
*La boutique de produits naturels Biosphère est située au 110, rue St-Eustache à St-Eustache.

lundi 18 juillet 2011

Brasseurs d’idées sucrées

 
Venue d’Angleterre, la mode des gâteaux spécialisés souffle sur le Québec. C’est à Rougemont que ça se passe, dans les fourneaux de Gâteaux Funky.


J’ai eu le plaisir de discuter avec le couple de brasseurs d’idées Mylène Ouellette et Laurent Venturi, les deux propriétaires de l’entreprise gourmande.



Parlez-moi un peu de votre formation en pâtisserie.
Mylène : J’ai complété en 2006 le programme de pâtisserie du Centre de formation professionnelle de Calixa-Lavallée. Je rêvais de fonder mon entreprise de traiteur, mais j’ai ensuite migré au Maroc pendant un an. L’endroit idéal pour approfondir l’art des desserts à base d’amandes. 

Tout un gâteau d'anniversaire!
Crédit de photo : Gâteaux Funky)

Laurent : Moi j’ai baigné dans l’univers culinaire toute ma jeunesse. Arrivé de France à l’âge de 13 ans, j’ai travaillé comme traiteur, notamment aux loges V.I.P. du Stade olympique. Puis j’ai fait mes classes comme apprenti sous l’aile d’un pâtissier français, à Première Moisson.


Comment est née Gâteaux Funky?
Mylène : Laurent et moi cherchions une passion commune. Des émissions télés comme « Ace of Cakes » nous ont fascinés. On y réalisait des gâteaux incroyables, allant d’une réplique Louis Vuitton à des personnages de bandes dessinées. Nous avons eu la piqûre. Alors l’idée de lancer une entreprise spécialisée en gâteaux thématiques est née. Tout s’est concrétisé en 2009 avec Gâteaux Funky.


Offre-t-on ces gâteaux depuis longtemps au Québec?
Mylène : Cette mode date des années 90 seulement. Comme elle vient d’Angleterre, les Québécois francophones connaissent peu ce type de gâteaux. De plus, on n’enseigne pas les techniques de confection de ces desserts ici.

Laurent : Nous avons donc commandé des livres de cuisine de l’étranger, étudié les techniques et pas mal pratiqué. Les plus grands défis relevés étaient le travail du fondant et la conception des structures des desserts. Nos connaissances en pâtisserie ont été très utiles, mais il fallait aussi être vraiment autodidacte.

Laurent et Mylène, brasseurs d'idées sucrées.
(Crédit de photo : Gâteaux Funky)


Combien d’heures nécessitent une de vos créations?
Mylène : Parfois jusqu’à 30 heures. Il faut compter la production des croquis, la cuisson, le montage, la finition du fondant et des figurines. C’est beaucoup de travail, mais c’est stimulant, car il n’y a pas de limite. Même les thèmes les plus fous peuvent être reproduits en gâteaux, et chacun d’eux est unique!


Avez-vous chacun une spécialité?
Mylène : On se débrouille en tout, mais je m’occupe surtout des glaçages, de la création des recettes et de la finition. Laurent, lui, goûte mes trouvailles et se charge de la portion ingénierie. Le matériel de support peut constituer jusqu’à 20 % des gâteaux, car ils doivent résister au poids et à la gravité. Tout le reste est comestible. Aucune décoration en plastique sur nos desserts!

Laurent : Nous concevons en tandem les croquis et les personnages. Alors que Mylène prise les designs plus abstraits, moi c’est le défi de reproduire fidèlement la réalité qui me passionne. Surtout quand j’observe l’incrédulité et le plaisir de nos clients face au résultat.

Un fauteuil à croquer!
(Crédit de photo : Gâteaux Funky)


Quelle est l’importance des réseaux sociaux pour votre entreprise?
Laurent : Essentielle puisque nous n’avons pas pignon sur rue. Mis à part nos proches, 100 % des clients nous contactent via Facebook. Nous y affichons chaque nouveau gâteau. Il s’agit d’un outil de communication puissant, car il permet d’entrer dans le quotidien des gens, de créer des liens durables.



Confectionnez-vous d’autres pâtisseries?
Laurent : Nous offrons des cupcakes depuis le printemps, 26 saveurs développées par Mylène. S’ajoutent aussi des « Cakes Pop », boules de génoise servies sur des bâtons, comme des sucettes. Il y a des produits pour toutes les bourses.



Quels sont vos projets pour les prochaines années?
Mylène : Avoir notre propre local, car nous louons actuellement une cuisine industrielle, à Rougemont. Nous souhaitons également nous spécialiser dans l’événementiel, comme les galas, les mariages et les colloques.


On commande vos délices comment?
Laurent : Via le formulaire électronique sur le site Web de Gâteaux Funky. Nous contactons chaque client dans un délai de 24 heures, proposition de croquis en main. On s’ajuste ensuite, d’après les commentaires des clients.

Mylène : Et nous faisons la livraison dans un rayon de 200 km de Chambly.


Merci à Mylène et à Laurent, brasseurs d’idées sucrées!

jeudi 23 juin 2011

Brasseur d’idées diamantées

Saviez-vous que vos cheveux peuvent devenir diamant? J’ai interviewé Éric Brideau, distributeur des diamants Augenstern au Canada, pour en savoir davantage.

De l’hôtellerie aux pierres précieuses
Diplômé en gestion hôtelière, le brasseur d’idées Éric Brideau fonde Gestion immobilière Gescorp, en 1994, entreprise administrant immeubles à revenus et commerciaux.

Gouverneur depuis 2010 de la Jeune Chambre de commerce de Québec, sénateur de la Jeune Chambre internationale, cet homme d’affaires représente la province lors de congrès internationaux. C’est dans ce contexte, à New Delhi, qu’il rencontre le propriétaire d’Augenstern, une société suisse produisant des diamants à partir du carbone des cheveux. 

Éric Brideau présentant le
diamant de charité de Miss Russie.
« Très intrigué, j’ai étudié à fond l’industrie diamantaire pendant des semaines! », indique monsieur Brideau. L’année suivante, en 2009, convaincu de la valeur de ce produit, il devient le distributeur officiel des diamants Augenstern au Canada. Il acquiert également les droits pour les États-Unis.


Comment naît un diamant?
Un diamant, c’est du carbone soumis à des températures et à des pressions considérables, notamment lors d’éruptions volcaniques. Molécule par molécule, le carbone devient alors graphite, puis diamant.

Les diamants extraits des mines ont été produits il y a des millions d’années, en quelques secondes seulement. Mais Mère Nature en fabrique encore dans les cheminées des volcans actifs. Impossible cependant de les cueillir dans de tels fourneaux!

Comme les cheveux humains contiennent beaucoup de carbone, on peut leur faire subir la même métamorphose en laboratoire… en quelques semaines seulement.

Dans une machine ultrasophistiquée, on soumet le carbone extrait chimiquement des tifs à une température d’environ 1 500 o C et à 60 000 bars de pression. Dix grammes de cheveux - une pleine poignée – suffisent pour obtenir un diamant brut. La pierre est finalement taillée selon la coupe et le poids (carat) désirés. 


                                                            Souvenir unique
Zoom sur un diamant bleu.
Des amoureux peuvent ainsi combiner leurs crinières pour une bague de fiançailles ou des enfants offrir à leurs parents une pierre réunissant des mèches des petits-enfants. Les possibilités sont nombreuses. « Comme on ne trouve ni poussières, ni sable, ni résidus avec le carbone utilisé, nos diamants sont tous garantis de qualité VS ou plus », souligne Éric.


Très impliquée socialement, Augenstern soutient des organismes à but non lucratif, s’associant à des célébrités qui donnent quelques mèches pour la création d’un diamant. La pierre obtenue est vendue à l’encan et 100 % des profits financent une cause choisie par la personnalité.

Des gens comme Michael Schumacher et Miss Russie ont généreusement participé. En 2012, une vedette québécoise offrira elle aussi sa tignasse. On garde le mystère sur son identité, mais les paris sont lancés!

L’entreprise participe également à des événements de financement - par exemple pour Héma-Québec et le YMCA de Québec - lors desquels un participant gagne un diamant fabriqué à partir de ses propres tifs, un prix d’une valeur de 5 000 $.


Pierres éthiques
À l’heure de la responsabilisation environnementale, Augenstern fait figure de pionnière. Monsieur Brideau souligne : « L’impact de nos pierres est le plus minime de toute l’industrie diamantaire. Rien à voir avec l’extraction minière ».

Il note qu’exploiter des mines signifie déboisement, utilisation de millions de litres d’eau, dépenses énergétiques considérables. Et c’est sans compter le lourd tribut humain associé aux diamants de sang, en Afrique.

Les pierres produites en laboratoire monopolisent bien moins de ressources. De plus, l’entreprise utilise des énergies renouvelables pour alimenter son laboratoire situé en Suisse : éoliennes et hydroélectricité.


Saviez-vous que?     
  • 60 000 bars de pression, voilà ce qu’exercerait le Stade olympique posé sur un crayon!
  •  Selon les éléments ou les gaz présents dans la chambre de maturation, les pierres obtenues en laboratoire seront vertes, rouges, jaunes ou bleues. 
  • Les diamants rouges sont parmi les plus rares en nature.
  •  « Augenstern » est un mot allemand qui signifie « l’étoile de mes yeux ».

 Merci à monsieur Brideau.

jeudi 16 juin 2011

Brasseuse d’idées pour réseauter

À 60 ans, elle parle quatre langues et projette de bâtir une coopérative d’habitation intergénérationnelle. Portrait d’une femme qui a la fibre « réseau ».

Détentrice d’un MBA et bachelière en traduction, Sylvie Roy travaille comme traductrice et experte en terminologie, avant de joindre l’équipe de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Elle y fonde et dirige l’école d’été en langues; crée le programme d’étude pour étudiants étrangers; rédige deux ouvrages sur l’informatique… et bien plus. 

Sylvie Roy, entremetteuse de talents
(Crédit de photo : Ginette Laforest,
Laforest & Sabourin Photographie)


Retraitée, elle est maintenant consultante pour la Fondation de l’UQAM. Mijotant maints projets en parallèle, elle souligne avec conviction : « Les idées se multiplient avec l’âge! » À preuve…

Rapprocher les gens
En 2010, cette femme d’affaires lance l’entreprise Les Salons de Sylvie Roy, invitant des gens de tous horizons à se rassembler sous des thèmes variés, notamment manger bio et local, jazz manouche, conseils financiers et regard sur le futur. L’initiative crée des liens, stimule les discussions, favorise les échanges. Des salons à thème de pays sont à venir cet été, une belle façon de combiner le réseautage à la passion des découvertes qui habite madame Roy.

Voyager autrement
Partie travailler dans un hôtel de Banff à 19 ans, Sylvie y attrape la piqûre des voyages, une incurable passion qu’elle partage avec son conjoint. Pour eux, pas de compromis : une odyssée par année minimum. En 2000, ces globe-trotteurs ouvrent même l’agence indépendante Boutique Aventure Voyages, sur le Plateau Mont-Royal.

Outre l’organisation de périples personnalisés à l’étranger, ils souhaitent également  présenter le Québec typique aux touristes étrangers. Au menu : Fairmount Bagel, La Binerie Mont-Royal, cabane à sucre… Maintenant le cap sur le réseautage, ils mettront également en contact les voyageurs avec des gens d’ici qui partagent des intérêts communs. « Il faut sortir des sentiers battus », lance celle qui prêche par l’exemple.

Des projets, encore et encore
En septembre prochain, Sylvie s’envolera pour Paris, afin de participer aux Jeudis clandestins et de rencontrer des Français avides de connaître le Québec des Québécois. Elle rencontrera d’autres gens ciblés à Barcelone, et ces Français et ces Espagnols seront éventuellement invités à participer aux Salons de Sylvie Roy. Un beau maillage en perspective pour l’entremetteuse de talents.

Au cours des prochaines années, la femme d’affaires compte fonder une coopérative d’habitation intergénérationnelle. Situé à Montréal, le bâtiment logera des gens de tous âges qui partageront vélos, voitures et toits verts, surveillant les enfants de l’un et jardinant pour l’autre. Entraide, sens de la communauté et solutions écoresponsables pimentent ce projet.

La brasseuse d’idées rêve aussi de travailler un jour bénévolement chez un ami hôtelier, à Mexico, histoire de perfectionner son espagnol pendant quelques mois.

Avec tout ça, Sylvie trouve le temps de cultiver des fines herbes, d’entretenir un potager et plusieurs jardins fleuris, tout en  respirant l’air de la campagne, chaque week-end. Pas de doute, elle mord à pleines dents dans la vie!

Merci à Sylvie Roy.

lundi 23 mai 2011

Martin Handfield, un « e-brasseur » d’idées

Terre encore vierge, le Web est un éden pour le brasseur d’idées Martin Handfield. Féru d’Internet, co-fondateur de StratWeb, il dresse ici le portrait d’un médium qui a redéfini la communication.

Martin Handfield
(Crédit de photo : Normand Loiselle)


J.B. : Quel a été votre itinéraire professionnel?

M.H. : Ingénieur informatique issu de l’École Polytechnique de Montréal, j’ai fait mes classes en conception et en intégration Web à Loto-Québec, BCE Energis, Air Canada… Bifurquant ensuite vers la gestion, notamment comme directeur de comptes à Yu Centrik, j’ai fondé StratWeb en 2010, avec mon père. J’y suis vice-président du développement des affaires. Le côté « business » me passionne, mais je réalise encore des contrats de programmation. Me maintenir à jour est essentiel.


J.B. : Quel est le mandat de StratWeb?

M.H. : Il est double : recrutement de personnel et services-conseils. Nous sommes professionnels des métiers du Web. Notre bassin de ressources comprend plus de 150 pigistes : programmeurs, développeurs, ergonomes d’interface, experts du référencement (SEO)… Tous des candidats chaudement recommandés ou d’anciens collaborateurs et collègues. Cette hyperspécialisation fait notre force.


J.B. : Comment l’Internet a-t-il évolué au cours des ans?

M.H. : Au début, les gens du marketing touchaient peu aux projets Web. Beaucoup d’entreprises affichaient simplement leurs dépliants en ligne. Les techniciens de l’informatique ont innové, modifiant les pratiques. J’ai par exemple été le premier à suggérer d’afficher des plans d’avion sur la Toile. Les clients d’Air Canada pouvaient voir l’emplacement de leur siège en virtuel. À présent, les publicitaires s’impliquent énormément. De plus, l’avènement des médias sociaux a transformé le développement des affaires. Linked In supplante maintenant le téléphone en matière de réseautage.


J.B. : Malgré le jeune âge du Web, existe-t-il des pratiques reconnues ou établies?

M.H. : Oui, mais elles ne sont pas toujours respectées, car ce n’est pas réglementé. En référencement notamment, on sépare les pratiques « white hat » des « black hat ». On considère les premières éthiques et « naturelles » et les secondes plutôt déloyales. Lorsqu’un engin de recherche tel que Google détecte un site pratiquant le « black hat », il bannit celui-ci. Il peut le faire passer des dix premières positions à la cinq millième place. Ceux qui s’improvisent spécialistes du Web nuisent à leurs clients!


J.B. : Croyez-vous que le virtuel éclipsera les communications traditionnelles?

M.H. : La presse écrite devra effectuer un virage à court terme, s’adapter. Mais les médias d’information tireront-ils leur épingle du jeu avec autant d’infos gratuites en ligne? Pas évident. Au chapitre de la musique, iTunes est un exemple de virage réussi. Il a révolutionné l’industrie, offrant des chansons à la pièce. Les achats impulsifs génèrent de gros profits, grâce aux outils comme Genius qui proposent d’autres morceaux aux acheteurs.


J.B. : Comme « e-brasseur » d’idées, comment voyez-vous l’univers virtuel dans cinq ans?

M.H. : Il y aura d’autres méga succès comme Google et Facebook. Je crois que le marketing modèlera davantage la Toile. On peut aussi imaginer que le téléphone intelligent et les plaquettes mobiles détrôneront le PC. Consommer l’information en direct fera partie de notre mode de vie. Le défi consistera à filtrer l’info, à cibler les données pertinentes. Chose certaine, le Web est le « Far West » de notre époque : il réserve encore des mines d’or!

Visitez le www.stratweb.ca pour en savoir davantage. Merci à M. Handfield.

lundi 16 mai 2011

Brasseurs d’idées au service de l’environnement

Des castors déviant les cours d’eau aux goélands mal-aimés, pas toujours aisée la cohabitation humains-animaux! Heureusement, l’entreprise Services Environnementaux Faucon propose des solutions de conciliation écoresponsables.

Fondée en 1989 par le brasseur d’idées Mark Adam, Services Environnementaux Faucon (SEF) développe des outils écologiques de contrôle de la faune. Une quarantaine de techniciens et biologistes travaillent pour l’entreprise, la seule au pays à offrir une aussi vaste panoplie de services : éducation, formation, expertise-conseil et gestion de la faune.

Des services mal connus
Réaliser des études d’impact, produire des plans fauniques, mettre en place des programmes d’effarouchement et d’exclusion, voilà le quotidien à SEF! S’ajoutent au menu des missions très variées : déménager des marmottes, déloger des nids de guêpes, rescaper des volatiles…

Qui fait appel à la firme? Municipalités, lieux d’enfouissement techniques (LET), carrières, aéroports civils et militaires… et bien d’autres. Trois employés de la firme sont d’ailleurs affectés en permanence à l’aéroport international de Pearson, à Toronto, et ce depuis 1998, du lever au coucher du soleil. D’autres aérogares mandatent SEF pour former leur personnel à l’interne. La réglementation impose la présence de personnel formé pour le contrôle de la faune dans les aéroports pour prévenir les collisions avec des oiseaux, un risque important.

À plumes et à poils : partenaires de travail
Une portion du boulot consiste à effaroucher des oiseaux nuisibles grâce à la fauconnerie, par exemple les goélands sur les LET et les bernaches dans les aéroports. Ce travail s’accomplit en tandem avec des rapaces. Parmi les quelques 120 individus d’élevage, beaucoup sont entraînés à chasser : buses de Harris, faucons pèlerins, même un pygargue à tête blanche (oiseau emblématique des États-Unis). D’autres espèces comme la buse à queue rousse, le grand-duc et l’effraie des clochers ont une vocation éducative. 

Pierre Molina, biologiste à Services Environnementaux Faucon,
avec une buse de Harris.
(Crédit de photo : Pierre Molina
)

Mentionnons aussi quelques chiens bien utiles pour éloigner canards et bernaches réfugiés dans des bassins d’eau! L’arsenal de moyens comprend également outils pyrotechniques, filets et câbles aériens (dans l’industrie des sables bitumineux notamment) et enregistrements de cris de goélands en détresse.

S’impliquer, faire davantage
En plus de collaborer à des projets de recherche, SEF crée en 1995, le programme de sensibilisation Faucon-Éduc, se déplaçant dans les écoles et proposant activités et conférences. L’entreprise offre même gratuitement de l’équipement de fauconnerie et son expertise à des organismes œuvrant pour la conservation des oiseaux.


Pour en connaître davantage sur Services Environnementaux Faucon, visitez le www.faucon.biz et le www.fauconeduc.biz.

Merci à Pierre Molina, biologiste et vice-président de SEF, lui aussi un brasseur d’idées!

Saviez-vous que?
  •  À part le pigeon, l’étourneau sansonnet et le moineau domestique, toutes les espèces d’oiseaux du Québec sont protégées. Eh oui, même le goéland!
  • Les faucons pèlerins adorent nicher sous les ponts. Des squatteurs avec lesquels composer lors des travaux de réfection…

jeudi 5 mai 2011

Brasseuse d’idées : Claudie Bugnon, éditrice passionnée!

Quand une publicitaire aux 1 000 idées se lance dans l’édition, ça donne un bijou comme Joey Cornu Éditeur.

La femme d’affaires derrière Joey
Un matin de 2002, comme ça, entre deux gorgées de café, Claudie Bugnon annonce : « Je lance ma maison d’édition! ». Joey Cornu Éditeur sortait de l’œuf! Brasseuse d’idées professionnelle, conceptrice-rédactrice d’abord à Reader’s Digest, puis à la pige, et traductrice de formation, Madame « Cornu » a le talent de sa folie douce. Adepte de sciences et de moto, inconditionnelle de Charles Fort, elle est le cerveau, le cœur et la force vive animant une maison d’édition pas comme les autres.

Claudie Bugnon, opératrice de couveuse
(Crédit de photo : Studio Magenta)

Qui est Joey Cornu?
Maison d’édition publiant des jeunes auteurs de 14 à 24 ans, Joey Cornu Éditeur donne la parole à la génération montante. Mission chère au cœur de l’éditrice qui affirme : « Lorsqu’on publie des jeunes, on a une responsabilité envers eux, il faut les guider, par des échanges, des discussions ».

Stimulant la réflexion des écrivains en devenir, elle les accompagne, produisant des rapports de lecture détaillés pour aiguiller leur démarche, un phénomène rare en édition! En 2009, Madame Bugnon dote la maison d’un deuxième créneau en lançant Joey & Jim Cornu, pour les plumes expérimentées, histoire d’élargir son lectorat.

Et pourquoi le vocable Joey Cornu? Pour la saveur dissidente qu’il évoque et pour son caractère androgyne.


Faire rouler la machine
Face aux impératifs financiers intrinsèques au métier d’éditeur, Claudie remarque : « La culture a besoin de mécènes, comme autrefois ». Réussir en affaires impliquant d’innover et de brasser des cages, celle qui se qualifie d’opératrice de couveuse s’est tournée vers les subventions alternatives, approchant des entreprises en vue du parrainage d’un ouvrage.

Plusieurs ont répondu à l’appel, dont BFI Canada, Caisses Desjardins, Forlam et Nove, autant de mécènes de la littérature moderne. En échange, ces derniers se voient remerciés dans une page d’introduction du livre soutenu, mais n’ont pas droit de regard sur l’œuvre. L’intégrité artistique des romans est sacrée!

Voir plus loin que ses cornes
Concept original, plusieurs livres viennent avec une pièce musicale en bonus, trames sonores créatrices d’ambiance, fruits du talent de Red Emery, jeune auteure-compositrice de style alternatif « dark ».

« Pour passer à travers les moments difficiles en affaires, il faut aussi choisir des projets qu’on aime, quitte à oublier un peu la prudence comptable », avance Claudie. Allumée de la passion des brasseurs d’idées, elle couve d’autres projets, notamment de livres numériques pour l’automne prochain. « L’édition doit se faire plus affriolante, plonger dans la modernité, souligne la femme d’affaires, rappelant toutefois que bien des gens aiment encore toucher l’objet et ne veulent pas du sable dans leur iPad, à la plage ».

L’avenue électronique soulève des questions, notamment celle de la protection du droit intellectuel. Elle ne supplantera pas de sitôt l’ouvrage papier, mais quels nouveaux défis passionnants pour une nouvelle époque!

Découvrez Joey Cornu Éditeur sur le Web à www.joeycornuediteur.com.

Des talents cornus primés
Prix du Festival Jeunesse de Longueuil (2007), accordé par les jeunes : « Il fait trop clair pour dormir » de Jean-François Bernard. (L’ouvrage fait également partie des ressources de l’Hôpital Ste-Justine);
Prix Cécile-Gagnon (2009) : « Une ruse inversée » de Frédéric Tremblay.
Bourse de la relève du CALQ (2010) : « Les exaltés » de Gabriel Thériault.

À venir en 2011 :
• Mai : « Talents insolites », troisième ouvrage de Charles Fort, traduit de l’anglais par Claudie elle-même;
• Septembre : « Quelques humains, quelques humaines » de Réjean Bonenfant;
• Octobre : « Seconde chance » de Stéphanie Cusson.