Terre encore vierge, le Web est un éden pour le brasseur d’idées Martin Handfield. Féru d’Internet, co-fondateur de StratWeb, il dresse ici le portrait d’un médium qui a redéfini la communication.
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Martin Handfield (Crédit de photo : Normand Loiselle) |
J.B. : Quel a été votre itinéraire professionnel?
M.H. : Ingénieur informatique issu de l’École Polytechnique de Montréal, j’ai fait mes classes en conception et en intégration Web à Loto-Québec, BCE Energis, Air Canada… Bifurquant ensuite vers la gestion, notamment comme directeur de comptes à Yu Centrik, j’ai fondé StratWeb en 2010, avec mon père. J’y suis vice-président du développement des affaires. Le côté « business » me passionne, mais je réalise encore des contrats de programmation. Me maintenir à jour est essentiel.
J.B. : Quel est le mandat de StratWeb?
M.H. : Il est double : recrutement de personnel et services-conseils. Nous sommes professionnels des métiers du Web. Notre bassin de ressources comprend plus de 150 pigistes : programmeurs, développeurs, ergonomes d’interface, experts du référencement (SEO)… Tous des candidats chaudement recommandés ou d’anciens collaborateurs et collègues. Cette hyperspécialisation fait notre force.
J.B. : Comment l’Internet a-t-il évolué au cours des ans?
M.H. : Au début, les gens du marketing touchaient peu aux projets Web. Beaucoup d’entreprises affichaient simplement leurs dépliants en ligne. Les techniciens de l’informatique ont innové, modifiant les pratiques. J’ai par exemple été le premier à suggérer d’afficher des plans d’avion sur la Toile. Les clients d’Air Canada pouvaient voir l’emplacement de leur siège en virtuel. À présent, les publicitaires s’impliquent énormément. De plus, l’avènement des médias sociaux a transformé le développement des affaires. Linked In supplante maintenant le téléphone en matière de réseautage.
J.B. : Malgré le jeune âge du Web, existe-t-il des pratiques reconnues ou établies?
M.H. : Oui, mais elles ne sont pas toujours respectées, car ce n’est pas réglementé. En référencement notamment, on sépare les pratiques « white hat » des « black hat ». On considère les premières éthiques et « naturelles » et les secondes plutôt déloyales. Lorsqu’un engin de recherche tel que Google détecte un site pratiquant le « black hat », il bannit celui-ci. Il peut le faire passer des dix premières positions à la cinq millième place. Ceux qui s’improvisent spécialistes du Web nuisent à leurs clients!
J.B. : Croyez-vous que le virtuel éclipsera les communications traditionnelles?
M.H. : La presse écrite devra effectuer un virage à court terme, s’adapter. Mais les médias d’information tireront-ils leur épingle du jeu avec autant d’infos gratuites en ligne? Pas évident. Au chapitre de la musique, iTunes est un exemple de virage réussi. Il a révolutionné l’industrie, offrant des chansons à la pièce. Les achats impulsifs génèrent de gros profits, grâce aux outils comme Genius qui proposent d’autres morceaux aux acheteurs.
J.B. : Comme « e-brasseur » d’idées, comment voyez-vous l’univers virtuel dans cinq ans?
M.H. : Il y aura d’autres méga succès comme Google et Facebook. Je crois que le marketing modèlera davantage la Toile. On peut aussi imaginer que le téléphone intelligent et les plaquettes mobiles détrôneront le PC. Consommer l’information en direct fera partie de notre mode de vie. Le défi consistera à filtrer l’info, à cibler les données pertinentes. Chose certaine, le Web est le « Far West » de notre époque : il réserve encore des mines d’or!
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