lundi 23 mai 2011

Martin Handfield, un « e-brasseur » d’idées

Terre encore vierge, le Web est un éden pour le brasseur d’idées Martin Handfield. Féru d’Internet, co-fondateur de StratWeb, il dresse ici le portrait d’un médium qui a redéfini la communication.

Martin Handfield
(Crédit de photo : Normand Loiselle)


J.B. : Quel a été votre itinéraire professionnel?

M.H. : Ingénieur informatique issu de l’École Polytechnique de Montréal, j’ai fait mes classes en conception et en intégration Web à Loto-Québec, BCE Energis, Air Canada… Bifurquant ensuite vers la gestion, notamment comme directeur de comptes à Yu Centrik, j’ai fondé StratWeb en 2010, avec mon père. J’y suis vice-président du développement des affaires. Le côté « business » me passionne, mais je réalise encore des contrats de programmation. Me maintenir à jour est essentiel.


J.B. : Quel est le mandat de StratWeb?

M.H. : Il est double : recrutement de personnel et services-conseils. Nous sommes professionnels des métiers du Web. Notre bassin de ressources comprend plus de 150 pigistes : programmeurs, développeurs, ergonomes d’interface, experts du référencement (SEO)… Tous des candidats chaudement recommandés ou d’anciens collaborateurs et collègues. Cette hyperspécialisation fait notre force.


J.B. : Comment l’Internet a-t-il évolué au cours des ans?

M.H. : Au début, les gens du marketing touchaient peu aux projets Web. Beaucoup d’entreprises affichaient simplement leurs dépliants en ligne. Les techniciens de l’informatique ont innové, modifiant les pratiques. J’ai par exemple été le premier à suggérer d’afficher des plans d’avion sur la Toile. Les clients d’Air Canada pouvaient voir l’emplacement de leur siège en virtuel. À présent, les publicitaires s’impliquent énormément. De plus, l’avènement des médias sociaux a transformé le développement des affaires. Linked In supplante maintenant le téléphone en matière de réseautage.


J.B. : Malgré le jeune âge du Web, existe-t-il des pratiques reconnues ou établies?

M.H. : Oui, mais elles ne sont pas toujours respectées, car ce n’est pas réglementé. En référencement notamment, on sépare les pratiques « white hat » des « black hat ». On considère les premières éthiques et « naturelles » et les secondes plutôt déloyales. Lorsqu’un engin de recherche tel que Google détecte un site pratiquant le « black hat », il bannit celui-ci. Il peut le faire passer des dix premières positions à la cinq millième place. Ceux qui s’improvisent spécialistes du Web nuisent à leurs clients!


J.B. : Croyez-vous que le virtuel éclipsera les communications traditionnelles?

M.H. : La presse écrite devra effectuer un virage à court terme, s’adapter. Mais les médias d’information tireront-ils leur épingle du jeu avec autant d’infos gratuites en ligne? Pas évident. Au chapitre de la musique, iTunes est un exemple de virage réussi. Il a révolutionné l’industrie, offrant des chansons à la pièce. Les achats impulsifs génèrent de gros profits, grâce aux outils comme Genius qui proposent d’autres morceaux aux acheteurs.


J.B. : Comme « e-brasseur » d’idées, comment voyez-vous l’univers virtuel dans cinq ans?

M.H. : Il y aura d’autres méga succès comme Google et Facebook. Je crois que le marketing modèlera davantage la Toile. On peut aussi imaginer que le téléphone intelligent et les plaquettes mobiles détrôneront le PC. Consommer l’information en direct fera partie de notre mode de vie. Le défi consistera à filtrer l’info, à cibler les données pertinentes. Chose certaine, le Web est le « Far West » de notre époque : il réserve encore des mines d’or!

Visitez le www.stratweb.ca pour en savoir davantage. Merci à M. Handfield.

lundi 16 mai 2011

Brasseurs d’idées au service de l’environnement

Des castors déviant les cours d’eau aux goélands mal-aimés, pas toujours aisée la cohabitation humains-animaux! Heureusement, l’entreprise Services Environnementaux Faucon propose des solutions de conciliation écoresponsables.

Fondée en 1989 par le brasseur d’idées Mark Adam, Services Environnementaux Faucon (SEF) développe des outils écologiques de contrôle de la faune. Une quarantaine de techniciens et biologistes travaillent pour l’entreprise, la seule au pays à offrir une aussi vaste panoplie de services : éducation, formation, expertise-conseil et gestion de la faune.

Des services mal connus
Réaliser des études d’impact, produire des plans fauniques, mettre en place des programmes d’effarouchement et d’exclusion, voilà le quotidien à SEF! S’ajoutent au menu des missions très variées : déménager des marmottes, déloger des nids de guêpes, rescaper des volatiles…

Qui fait appel à la firme? Municipalités, lieux d’enfouissement techniques (LET), carrières, aéroports civils et militaires… et bien d’autres. Trois employés de la firme sont d’ailleurs affectés en permanence à l’aéroport international de Pearson, à Toronto, et ce depuis 1998, du lever au coucher du soleil. D’autres aérogares mandatent SEF pour former leur personnel à l’interne. La réglementation impose la présence de personnel formé pour le contrôle de la faune dans les aéroports pour prévenir les collisions avec des oiseaux, un risque important.

À plumes et à poils : partenaires de travail
Une portion du boulot consiste à effaroucher des oiseaux nuisibles grâce à la fauconnerie, par exemple les goélands sur les LET et les bernaches dans les aéroports. Ce travail s’accomplit en tandem avec des rapaces. Parmi les quelques 120 individus d’élevage, beaucoup sont entraînés à chasser : buses de Harris, faucons pèlerins, même un pygargue à tête blanche (oiseau emblématique des États-Unis). D’autres espèces comme la buse à queue rousse, le grand-duc et l’effraie des clochers ont une vocation éducative. 

Pierre Molina, biologiste à Services Environnementaux Faucon,
avec une buse de Harris.
(Crédit de photo : Pierre Molina
)

Mentionnons aussi quelques chiens bien utiles pour éloigner canards et bernaches réfugiés dans des bassins d’eau! L’arsenal de moyens comprend également outils pyrotechniques, filets et câbles aériens (dans l’industrie des sables bitumineux notamment) et enregistrements de cris de goélands en détresse.

S’impliquer, faire davantage
En plus de collaborer à des projets de recherche, SEF crée en 1995, le programme de sensibilisation Faucon-Éduc, se déplaçant dans les écoles et proposant activités et conférences. L’entreprise offre même gratuitement de l’équipement de fauconnerie et son expertise à des organismes œuvrant pour la conservation des oiseaux.


Pour en connaître davantage sur Services Environnementaux Faucon, visitez le www.faucon.biz et le www.fauconeduc.biz.

Merci à Pierre Molina, biologiste et vice-président de SEF, lui aussi un brasseur d’idées!

Saviez-vous que?
  •  À part le pigeon, l’étourneau sansonnet et le moineau domestique, toutes les espèces d’oiseaux du Québec sont protégées. Eh oui, même le goéland!
  • Les faucons pèlerins adorent nicher sous les ponts. Des squatteurs avec lesquels composer lors des travaux de réfection…

jeudi 5 mai 2011

Brasseuse d’idées : Claudie Bugnon, éditrice passionnée!

Quand une publicitaire aux 1 000 idées se lance dans l’édition, ça donne un bijou comme Joey Cornu Éditeur.

La femme d’affaires derrière Joey
Un matin de 2002, comme ça, entre deux gorgées de café, Claudie Bugnon annonce : « Je lance ma maison d’édition! ». Joey Cornu Éditeur sortait de l’œuf! Brasseuse d’idées professionnelle, conceptrice-rédactrice d’abord à Reader’s Digest, puis à la pige, et traductrice de formation, Madame « Cornu » a le talent de sa folie douce. Adepte de sciences et de moto, inconditionnelle de Charles Fort, elle est le cerveau, le cœur et la force vive animant une maison d’édition pas comme les autres.

Claudie Bugnon, opératrice de couveuse
(Crédit de photo : Studio Magenta)

Qui est Joey Cornu?
Maison d’édition publiant des jeunes auteurs de 14 à 24 ans, Joey Cornu Éditeur donne la parole à la génération montante. Mission chère au cœur de l’éditrice qui affirme : « Lorsqu’on publie des jeunes, on a une responsabilité envers eux, il faut les guider, par des échanges, des discussions ».

Stimulant la réflexion des écrivains en devenir, elle les accompagne, produisant des rapports de lecture détaillés pour aiguiller leur démarche, un phénomène rare en édition! En 2009, Madame Bugnon dote la maison d’un deuxième créneau en lançant Joey & Jim Cornu, pour les plumes expérimentées, histoire d’élargir son lectorat.

Et pourquoi le vocable Joey Cornu? Pour la saveur dissidente qu’il évoque et pour son caractère androgyne.


Faire rouler la machine
Face aux impératifs financiers intrinsèques au métier d’éditeur, Claudie remarque : « La culture a besoin de mécènes, comme autrefois ». Réussir en affaires impliquant d’innover et de brasser des cages, celle qui se qualifie d’opératrice de couveuse s’est tournée vers les subventions alternatives, approchant des entreprises en vue du parrainage d’un ouvrage.

Plusieurs ont répondu à l’appel, dont BFI Canada, Caisses Desjardins, Forlam et Nove, autant de mécènes de la littérature moderne. En échange, ces derniers se voient remerciés dans une page d’introduction du livre soutenu, mais n’ont pas droit de regard sur l’œuvre. L’intégrité artistique des romans est sacrée!

Voir plus loin que ses cornes
Concept original, plusieurs livres viennent avec une pièce musicale en bonus, trames sonores créatrices d’ambiance, fruits du talent de Red Emery, jeune auteure-compositrice de style alternatif « dark ».

« Pour passer à travers les moments difficiles en affaires, il faut aussi choisir des projets qu’on aime, quitte à oublier un peu la prudence comptable », avance Claudie. Allumée de la passion des brasseurs d’idées, elle couve d’autres projets, notamment de livres numériques pour l’automne prochain. « L’édition doit se faire plus affriolante, plonger dans la modernité, souligne la femme d’affaires, rappelant toutefois que bien des gens aiment encore toucher l’objet et ne veulent pas du sable dans leur iPad, à la plage ».

L’avenue électronique soulève des questions, notamment celle de la protection du droit intellectuel. Elle ne supplantera pas de sitôt l’ouvrage papier, mais quels nouveaux défis passionnants pour une nouvelle époque!

Découvrez Joey Cornu Éditeur sur le Web à www.joeycornuediteur.com.

Des talents cornus primés
Prix du Festival Jeunesse de Longueuil (2007), accordé par les jeunes : « Il fait trop clair pour dormir » de Jean-François Bernard. (L’ouvrage fait également partie des ressources de l’Hôpital Ste-Justine);
Prix Cécile-Gagnon (2009) : « Une ruse inversée » de Frédéric Tremblay.
Bourse de la relève du CALQ (2010) : « Les exaltés » de Gabriel Thériault.

À venir en 2011 :
• Mai : « Talents insolites », troisième ouvrage de Charles Fort, traduit de l’anglais par Claudie elle-même;
• Septembre : « Quelques humains, quelques humaines » de Réjean Bonenfant;
• Octobre : « Seconde chance » de Stéphanie Cusson.